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contribué pour la plus grande part à donner un caractère d’unité à la race, caractère qu’elle n’a cependant pas encore complètement acquis.

Bien que la transformation ne soit pas encore achevée, nous allons donner les caractères des bons métis anglo-poitevins : ils ont la tête fine, sèche ; les apophyses osseuses sont saillantes ; la physionomie est expressive. Quelques-uns ont la tête busquée, ce qui n’implique pas une mauvaise conformation. L’encolure est longue, flexible, en général bien musclée et bien attachée, garnie d’une crinière assez fournie et fine ; le garrot est bien sorti, l’épaule oblique, l’avant-bras long, le pied est moyen, la corne en est de bonne nature ; le dos est long ordinairement, la ligne en est bien soutenue ; cependant quelques animaux sont ensellés, ce qui dépend de leur trop long séjour dans des pâturages humides, où leur appareil digestif, constamment surchargé d’aliments, tend à abaisser le dos. Le rein est court, la croupe en amande, la queue assez haute et bien portée ; les aplombs sont réguliers. Ces caractères varient à l’infini depuis le fac-simile du pur sang jusqu’au diligencier.

Examinons maintenant la question au point de vue des défauts acquis et nous formulerons ensuite notre opinion sur les chevaux actuels.

Les croisements ne sont pas chose facile à exécuter, et malgré une science consommée dans cet art, la nature trompe souvent nos vues. En Vendée, les appareillements étaient et sont encore la plupart du temps dirigés par des personnes ineptes en pareille matière ; aussi, les chevaux de Saint-Gervais sont encore loin d’offrir tous des qualités solides, une homogénéité parfaite. On observe assez souvent un défaut d’harmonie dans l’ensemble ; la fusion des