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rent à pic, il est vrai pavillon haut et tirant par tous les sabords. Car on peut penser ce qu’on veut de Robespierre, il est parfaitement permis de croire que la terrible répression de l’incorruptible fut, en partie, justifiée. La Révolution était certainement déjà pourrie, bien avant que le 9 Thermidor fît gicler partout cette pourriture. Aucune époque de l’Histoire de France n’a été aussi pourrie que le Directoire. Mais, quoi qu’on pense de Robespierre, il est malheureusement certain que les braves gens qui dansèrent trois nuits de suite sur la place de la Fédération et vidèrent tant de bouteilles en l’honneur du Paradis de la Fraternité dont ils croyaient franchir le seuil, étaient, pour employer l’expression alors à la mode, « bougrement » loin de prévoir qu’un peu plus tard ils se retrouveraient ruinés par la Banqueroute, décimés par la guerre civile, leurs familles dispersées par la conscription, en attendant le Blocus Continental et l’Empire… Vingt-cinq ans de guerre, que vou-