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narchie de Juillet. Car, en ce temps-là, c’était le peuple qui « conservait », notamment le peuple paysan, dont on ne saurait exclure le petit seigneur rural souvent plus pauvre que son fermier — tandis que les élites impatientes brûlaient de se jeter vers l’avenir par n’importe quelle brèche, dans une de ces charges folles et sublimes qui furent toujours, précisément, la méthode préférée de combat des élites françaises. Car ce sont bien les jeunesses aristocratiques et bourgeoises qui s’enivrent des idées nouvelles comme d’un vin nouveau, non seulement à Paris, mais au fond des lointaines provinces, ce sont elles qui sourient de tout, non par vaine insolence mais pour s’encourager à tout remettre en question, à tout risquer, à tout oser. On dirait qu’elles veulent tout revoir d’un regard sans parti pris, d’un regard neuf et d’une conscience aussi neuve que le regard, d’une conscience nette et droite, comme une grande route royale lavée et nivelée par l’averse. Je crois qu’il