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JOURNAL

d’absoudre et que la mort allait accueillir quelques heures plus tard au seuil de la chambre familière faite pour la sécurité, le repos (je me rappelle que le lendemain sa montre se trouvait encore pendue au mur, à la place où elle l’avait mise en se couchant), appartenait déjà au monde invisible, j’ai contemplé sans le savoir, sur son front, le reflet de la paix des Morts.

Il faut payer cela, sûrement.

(N. B. — Plusieurs pages ici ont été arrachées, en hâte semble-t-il. Ce qui reste d’écriture dans les marges est illisible, chaque mot haché de traits de plume marqués si violemment qu’ils ont troué le papier en maints endroits.

Une feuille blanche a été laissée intacte. Elle porte seulement ces lignes :

« Résolu que je suis à ne pas détruire ce journal, mais ayant cru devoir faire disparaître ces pages écrites dans un véritable délire, je veux néanmoins porter contre moi ce témoignage que ma dure épreuve — la plus grande déception de ma pauvre vie, car je ne saurais rien imaginer de pis — m’a trouvé un moment sans résignation, sans courage, et que la tentation m’est venue de…

(La phrase reste inachevée. Il manque quelques lignes au début de la page suivante.)

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…qu’il faut savoir rompre à tout prix. » — « Comment, ai-je dit, à tout prix ? Je ne vous comprends pas. Je ne comprends rien à