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IX

LA VIE ET L’ŒUVRE DE RAVAISSON[1]


Jean-Gaspard-Félix Laché Ravaisson est né le 23 octobre 1813 à Namur, alors ville française, chef-lieu du département de Sambre-et-Meuse. Son père, trésorier-payeur dans cette ville, était originaire du Midi ; Ravaisson est le nom d’une petite terre située aux environs de Caylus, non loin de Montauban. L’enfant avait un an à peine quand les événements de 1814 forcèrent sa famille à quitter Namur. Peu de temps après, il perdait son père. Sa première éducation fut surveillée par sa mère, et aussi par son oncle maternel, Gaspard-Théodore Mollien, dont il prit plus tard le nom. Dans une lettre datée de 1821, Mollien écrit de son petit neveu, alors âgé de huit ans : « Félix est un Mathématicien complet, un antiquaire, un historien, tout enfin[2]. »

  1. Cette notice sur La vie et les œuvres de M. Félix Ravaisson-Mollien a paru dans les Comptes rendus de l’Académie des Sciences morales et politiques, 1904, t. I, p. 686, après avoir été lue à cette Académie par l’auteur, qui succédait à Ravaisson. Elle a été rééditée comme introduction à Félix Ravaisson, Testament et fragments, volume publié en 1932 par Ch. Devivaise. M. Jacques Chevalier, membre du Comité de publication de la collection où paraissait le volume, avait fait précéder la notice de ces mots : L’auteur avait songé d’abord à y apporter quelques retouches. Puis il s’est décidé à rééditer ces pages telles qu’elles, bien qu’elles soient encore exposées, nous dit-il, au reproche qu’on lui fit alors d’avoir quelque peu « bergsonifié » Ravaisson. Mais c’était peut-être, ajoute M. Bergson, la seule manière de clarifier le sujet, en le prolongeant.
  2. Nous empruntons ce détail, avec plusieurs autres, à la très intéressante