Page:Bergson - Durée et simultanéité.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
27
DILATATION DU TEMPS.

n’impliquent pas que le système soit définitivement fixe. Nous montrerons en effet tout à l’heure comment, d’après Einstein, on peut faire de un système quelconque, provisoirement immobilisé par la pensée, et comment il faudra alors attribuer à , considéré du point de vue de , les mômes déformations temporelles et spatiales que Pierre attribuait au système de Paul. Dans l’hypothèse, toujours admise jusqu’à présent, d’un Temps unique et d’un Espace indépendant du Temps, il est évident que si se meut par rapport à avec la vitesse constante , si sont les distances d’un point du système aux trois plans déterminés par les trois axes rectangulaires, pris deux à deux, , , , et si enfin sont les distances de ce même point aux trois plans rectangulaires fixes avec lesquels les trois plans mobiles se confondaient d’abord, on a :

Comme d’ailleurs le même temps se déroule invariablement pour tous les systèmes, on a :

.

Mais si le mouvement détermine des contractions de longueur, un ralentissement du temps, et fait que, dans le système à temps dilaté, les horloges ne marquent plus qu’une heure locale, il résulte