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LA DEMI-RELATIVITÉ

se dit que, si elle concordait réellement avec l’horloge en , elle marquerait .

Alors, que se passera-t-il quand des opérateurs respectivement placés en et en voudront mesurer la vitesse de la lumière en notant, sur les horloges accordées ensemble qui sont en ces deux points, le moment du départ, le moment de l’arrivée, le temps par conséquent que met la lumière à franchir l’intervalle ?

Nous venons de voir que les zéros des deux horloges ont été placés de telle manière qu’un rayon de lumière parût toujours, à qui tiendra les horloges pour concordantes, mettre le même temps à aller de en et à en revenir. Nos deux physiciens trouveront donc naturellement que le temps du trajet de en , compté au moyen des deux horloges placées respectivement en et en , est égal à la moitié du temps total, compté sur la seule horloge en , du trajet complet d’aller et de retour. Or, nous savons que la durée de ce double voyage, comptée sur l’horloge en , est toujours la même, quelle que soit la vitesse du système. Il en sera donc encore ainsi pour la durée du voyage unique, comptée par ce nouveau procédé sur deux horloges : on constatera par conséquent encore la constance de la vitesse de la lumière. L’observateur immobile dans l’éther suivra d’ailleurs de point en point ce qui s’est passé. Il s’apercevra que la distance parcourue