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en au système . Dans ce système S on a supposé un observateur qui le prend pour système de référence. Mais, encore une fois, si le physicien prenait réellement ce système pour système de référence, il s’y placerait, il l’immobiliserait ; du moment qu’il reste en et qu’il laisse le système en mouvement, il se borne à se représenter un observateur qui prendrait pour système de référence. Bref, nous avons en ce que nous appelions un observateur fantasmatique, censé prendre pour système de référence ce système que le physicien réel en se représente en mouvement.

Entre l’observateur en (s’il devenait réel) et l’observateur réel en la réciprocité est d’ailleurs parfaite. L’observateur fantasmatique en , redevenu réel, retrouverait aussitôt le temps réel du système , puisque son système se serait immobilisé, puisque le physicien réel s’y serait transporté, puisque les deux systèmes, en tant que référants, sont interchangeables. En aurait passé le temps fantasmatique.

Maintenant, tout ce que nous venons de dire de par rapport à , nous pourrons le répéter, par rapport à ce même système , du système . En immobile sera encore le Temps réel, vécu et effectivement mesuré par le physicien en . Ce physicien, prenant son système pour système de référence, attribuera à un Temps ralenti, à rythme cette fois variable, puisque la vitesse du système