Page:Bergson - Durée et simultanéité.djvu/274

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lieu de la droite .

«  Je suppose, dites-vous, qu’au bout d’une heure marquée par l’horloge du boulet, celui-ci passe par le milieu de la distance . Paul lit l’heure à la fois sur son horloge () et sur l’horloge du système Terre placée en . Quelle heure lira-t-il sur cette dernière, si les deux horloges marquaient au départ ? Une des formules de Lorentz donne la réponse : l’horloge du point marque .  »


« Je réponds : Paul est incapable de lire quoi que ce soit ; car, en tant que se mouvant, selon vous, par rapport à Pierre immobile, en tant que référé à Pierre que vous avez supposé référant, il n’est plus qu’une image vide, une représentation. Pierre seul devra être traité désormais en être réel et conscient (à moins que vous n’abandonniez le point de vue du physicien, qui est ici celui de la mesure, pour revenir au point de vue du sens commun ou de la simple perception). Il ne faut donc pas dire : « Paul lit l’heure... ». Il faut dire : « Pierre, c’est-à-dire le physicien, se représente Paul lisant l’heure... ». Et, naturellement, puisque Pierre applique et doit appliquer les formules de Lorentz, il se représentera Paul lisant sur son horloge mobile au moment où, dans la représentation de Pierre, cette horloge passe devant l’horloge du système immobile qui marque aux yeux de Pierre — Mais, me direz-vous, il n’en existe pas moins, dans le système mobile, une horloge mobile qui