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L’HORREUR HUMAINE


Ils débouchèrent dans des bois dans le village. Sur un brancard d’ambulance, quatre d’entre eux portaient le cadavre de l’officier qu’ils déposèrent sur la dalle de la fontaine, au centre de la place, à mi-côte devant l’église, où leur major lui lava les cheveux et la barbe, rouges de sang.

La balle du franc-tireur s’était logée en plein front, comme dans un carton de cible. Le coup décelait l’embuscade mais ne signait pas le fusil. Les Bavarois avaient battu futaies, haies et fourrés, et ils n’avaient trouvé personne. Or, ni en 1792, ni en 1815, ni en 1870, les armées invasionnaires n’ont jamais accordé vertu belligérante aux Freyschütz, et l’Allemagne ne les admet qu’en opéra, la paix régnante. En guerre, elle les fusille.