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matique de l’amour d’une mère pour son enfant. Cette idée tout à fait élémentaire semble être tombée, comme un coup de foudre, sur bien des hommes qui se revêtaient du titre de « penseurs » ; et je n’ai pas besoin de vous dire que son avènement a complètement détruit toute une artillerie d’arguments employés jusque-là contre la religion révélée. « Il est vrai que, d’abord, le camp philosophique a tenté de venir à l’aide du camp scientifique au moyen du pragmatisme ; mais l’échec de cette tentative a été très rapide ; car si les méthodes du pragmatisme, consistant à mesurer la valeur d’une doctrine d’après le degré où elle répondait à la conscience humaine, si donc ces méthodes avaient pour effet de mettre en lumière un principe positif et indiscutable, c’était bien celui-ci : que la religion catholique était la forme la plus haute de la pensée, puisque, de siècle en siècle, elle avait répondu à tous les besoins des tempéraments les plus opposés.

« Et maintenant, abordons un autre point de la question !…

(M. Manners souleva le verre qu’il tenait entre ses doigts, et le but avec une apparence d’extrême satisfaction. Puis il se lécha les lèvres une ou deux fois, et reprit son discours.)

« Abordons maintenant le domaine de la politique ! Le socialisme, sous son espèce purement économique, était une tentative généreuse, en somme, pour abolir la loi de la compétition, c’est--