Page:Benson - La nouvelle aurore, 1915.djvu/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PREMIÈRE PARTIE

CHAPITRE PREMIER

I

Les premiers objets dont il eut conscience, en revenant à soi, furent ses propres mains, jointes sur ses genoux, devant lui, ainsi que les manches de drap noir d’où elles émergeaient ; et ce furent ces manches qui arrêtèrent son attention. Leur vue le surprit à ce point que, d’abord, il ne songea même pas à s’étonner des bruits étranges qui l’entouraient : car ces manches, tout en étant de drap noir, se trouvaient bordées d’un filet rouge pourpre, comme il en avait toujours vu aux soutanes des prélats. Machinalement, il retourna ses mains : mais il n’y avait pas d’anneau épiscopal à aucun de ses doigts. Puis il releva les yeux, et regarda à l’entour de lui.

Il était assis sur une sorte de trône, par-dessous un dais. Un tapis recouvrait les marches de l’estrade, sous ses pieds ; et au delà s’étalaient les dos