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accouraient en gesticulant. Au centre de la foule, du haut des marches d’une maison, un homme de haute taille semblait prononcer un discours, dont chaque phrase était accueillie d’une tempête d’acclamations.

Monsignor releva les yeux sur la tour ; et là, en lettres gigantesques, se trouvaient écrits ces mots :

L’empereur d’Allemagne renonce définitivement à tout projet de conversion y et accorde son appui complet au parti socialiste.

Puis, au-dessous, en lettres plus petites :

Menace d’expulsion des catholiques allemands.

Lorsque monsignor reprit conscience de soi, au sortir du saisissement où l’avaient plongé ces nouvelles, et voulut se retourner vers son visiteur, il constata que celui-ci s’en était allé.

III

Le lendemain matin, tous les journaux contenaient le texte complet de la proclamation de l’empereur aux socialistes.

Lorsque monsignor Masterman pénétra dans son bureau, ce matin-là, quelqu’un le saisit par le bras : c’était le vieux P. Jervis, dont le beau visage plein d’intelligence s’illuminait d’une émotion inaccoutumée. Lui aussi, il tenait en main un numéro de journal.