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moitié plus court que celui que j’aurais à faire seul, quand nous nous serions quitté, de Shikh-Salah à Timissao. Vous voyez, c’est aussi un peu la raison qui me pousse à…

— Un peu ? Très peu, — répliquai-je, — Mais votre parti est-il absolument arrêté ?

— Il l’est, — me fut-il répondu.

— Quand comptez-vous me quitter ?

— J’aurais intérêt à le faire aujourd’hui même. La route par laquelle Eg-Anteouen compte pénétrer dans le Hoggar coupe celle que voilà à environ quatre lieues d’ici. J’ai même, à ce propos, une petite requête à vous adresser.

— Je vous en prie.

— Ce serait, mon compagnon Targui ayant perdu le sien, de me laisser un des deux chameaux de charge.

— Le chameau qui porte vos bagages vous appartient au même titre que votre mehari, — répondis-je froidement.

Nous demeurâmes quelques instants sans parler. Morhange gardait un silence gêné. Moi, j’étais en train d’examiner ma carte. Un peu partout, mais surtout vers le Sud, les régions inexplorées du Hoggar y faisaient, parmi le bistre des montagnes supposées, de nombreuses, de trop nombreuses taches blanches.

Je dis enfin :

— Vous me donnez votre parole qu’après avoir vu ces fameuses grottes, vous rallierez Timissao par Tit et Silet ?