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plus tôt cette formalité indispensable. Seuls, maintenant, étaient visibles ses yeux, qui nous regardait avec une flamme de plus en plus sombre.

— Officiers français, — murmura-t-il enfin.

Et, ayant pris la main de Morhange, il la posa contre sa poitrine, puis la porta à ses lèvres.

Soudain, une expression d’anxiété courut dans son regard.

— Et mon Mehari ? — demanda-t-il.

Je lui expliquai que notre guide était en train d’essayer de sauver la bête. À son tour, il nous conta comment celle-ci ayant buté, puis dégringolé dans le torrent, il y avait roulé lui-même en s’efforçant de la retenir. Son front avait heurté un rocher. Il avait crié. Ensuite, il ne se souvenait plus de rien.

— Tu t’appelles ? — demandai-je.

— Eg-Anteouen.

— À quelle tribu appartiens-tu ?

— À la tribu des Kel-Tahat.

— Les Kel-Tahat sont bien les serfs de la tribu des Kel-Rhelâ, les grands nobles du Hoggar ?

— Oui, — répondit-il en me jetant un regard de biais. On aurait dit que des questions si précises, sur les choses du Hoggar, n’étaient pas de son gré.

— Les Kel-Tahat, si je ne me trompe, sont installés sur le flanc sud-ouest de l’Atakor[1]. Que

  1. Autre désignation, en langue temahaq, du Hoggar. (Note de M. Leroux.)