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que votre présence ici, au flanc de ce Tifedest, fort curieux sans doute du point de vue minéralogique, mais dont l’exploration ne vous a pas moins rejeté à quelque cent cinquante kilomètres au sud de votre itinéraire officiel.

Il était impossible de me river mon clou avec une grâce meilleure. Je parai en attaquant.

— Dois-je conclure de tout ceci que j’ignore les motifs véritables de votre voyage, et qu’ils n’ont rien à voir avec ses motifs officiels ?

J’étais allé un peu loin. Je le sentis au sérieux dont fut, cette fois, empreinte la réponse de Morhange.

— Non, mon cher ami, vous ne devez pas conclure ainsi. Je n’aurais eu aucun goût pour un mensonge qui se fût doublé d’une escroquerie à l’égard des estimables corps constitués qui m’ont jugé digne de leur confiance et de leurs subsides. Les buts qui m’ont été assignés, je ferai de mon mieux pour les atteindre. Mais je n’ai aucune raison de vous cacher qu’il en est un autre, tout personnel, qui me tient infiniment plus à cœur. Disons, si vous le voulez bien, pour employer une terminologie d’ailleurs regrettable, que ce but-là est la fin, tandis que les autres ne sont que les moyens.

— Y aurait-il quelque indiscrétion ?

— Aucune, — répondit mon compagnon. — Shikh-Salah n’est plus qu’à peu de jours. Bientôt, nous allons nous quitter. Celui dont vous avez guidé les premiers pas dans le Sahara avec