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Nous venions d’abandonner, pour obliquer vers le Sud-Ouest, la route suivie par Flatters, après une halte de deux jours à Temassinin. J’ai l’honneur d’avoir, avant Foureau, signalé l’importance de Temassinin, point géométrique du passage des caravanes, et d’avoir indiqué l’endroit où le capitaine Pein vient de construire un fort. Croisement des routes qui vont au Touat du Fezzan et du Tibesti, Temassinin est le siège futur d’un merveilleux bureau de renseignements. Ceux que, pendant ces jours, j’y recueillis sur les menées de nos ennemis senoussis furent d’importance. J’y notai en outre le détachement complet avec lequel Morhange me vit procéder à mes enquêtes.

Ces deux jours, il les passa en conversation avec le vieux gardien nègre du turbet qui conserve, sous sa coupole de plâtre, les restes du vénéré Sidi-Moussa. Les entretiens qu’ils eurent, lui et ce fonctionnaire, je regrette qu’ils me soient sortis de l’esprit. Mais, à l’étonnement admiratif du nègre, je compris l’ignorance où je me trouvais des mystères de l’immense Sahara, et combien ils étaient familiers à mon compagnon.

Et si tu veux avoir idée de l’extraordinaire originalité qu’apportait dans une telle équipée ce Morhange, toi qui as malgré tout une certaine habitude des choses du Sud, écoute. Ce fut précisément à quelque deux cents kilomètres d’ici, en pleine région de la Grande Dune, dans