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du commandant, qui avait l’air enchanté de cette nouvelle connaissance.

Il le présenta bruyamment :

— Capitaine Morhange, messieurs. Un officier de la vieille école, sous le rapport de la gaîté, je vous en donne ma parole. Il veut partir demain. Mais il faut que nous lui fassions une réception telle que cette idée, avant deux heures, ait quitté sa tête. Voyons, capitaine, vous avez bien huit jours à nous donner.

— Je suis à la disposition du lieutenant de Saint-Avit, — répondit Morhange en souriant doucement.

La conversation était devenue générale. Les verres et les rires s’entre-choquaient. J’entendais mes camarades se pâmer aux histoires qu’avec une inaltérable bonne humeur ne cessait de leur raconter le nouveau venu. Et moi, jamais, jamais, je ne m’étais senti aussi triste.

L’heure vint de passer à la salle à manger.

— À ma droite, capitaine, — cria le commandant, de plus en plus radieux. — Et j’espère que vous allez continuer à nous en servir de bonnes, sur Paris. Ici, on n’est plus au courant, vous savez.

— À vos ordres, mon commandant, — dit Morhange.

— Asseyez-vous, messieurs.

Les officiers obéirent, dans un brouhaha joyeux de chaises remuées.

Je ne quittai pas des yeux Morhange, toujours debout.