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— Nullement, mon capitaine, — répondis-je froidement.

— Prenez-vous-en un peu à vous-même. C’est votre science des routes du Sud, célèbre à Paris, qui m’a fait désirer vous avoir pour initiateur, quand les ministères de l’Instruction publique et du Commerce et la Société de Géographie se sont concertés pour me charger de la mission qui m’amène ici. Elles m’ont en effet confié, ces trois honorables personnes morales, le soin de reconnaître l’antique voie des caravanes qui, dès le ixe siècle, trafiquaient entre Tunis et le Soudan, par Tozeur, Ouargla, Es-Souk et le coude de Bourroum, en étudiant la possibilité de restituer à ce parcours son antique splendeur. Mais en même temps, au Service géographique, j’apprenais le voyage que vous entrepreniez. D’Ouargla à Shikh-Salah, nos deux itinéraires sont communs. Or, il faut vous avouer que c’est le premier voyage de ce genre que j’entreprends. Je ne craindrais pas de disserter une heure sur la littérature arabe dans l’amphithéâtre de l’École des langues orientales, mais je me rends compte que je serais assez emprunté pour demander, dans le désert, s’il faut tourner à gauche ou à droite. Une occasion unique s’offrait de me mettre au courant, tout en étant redevable de cette initiation à un compagnon charmant. Il ne faut pas m’en vouloir si je l’ai saisie, si j’ai usé de tout mon crédit pour retarder votre départ d’Ouargla jusqu’à l’instant où je pour-