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d’Adjemor et In-Salah. C’était, tu le vois, du moins à partir de Temassinin, sensiblement le même itinéraire que celui suivi, en 1864, par Gérard Rohlfs.

Je m’étais déjà acquis quelque notoriété par deux promenades menées l’une à Agadès, l’autre à Bilma, et passais, parmi les officiers des bureaux, pour un de ceux qui connaissaient le mieux la question Senoussis. On me demanda donc d’assumer cette nouvelle tâche.

Je fis alors remarquer qu’il y aurait intérêt à faire d’une pierre deux coups, et à jeter, en cours de route, un coup d’œil sur le Hoggar septentrional, afin de s’assurer si les Touareg d’Ahitarhen avaient toujours avec les Senoussis des rapports aussi cordiaux qu’à l’époque où ils s’entendirent pour massacrer la mission Flatters. On me donna immédiatement raison. La modification de mon trajet primitif consistait en ceci : c’est qu’arrivé à Ighelaschem, à six cents kilomètres sud de Temassinin, au lieu de gagner directement le Touat par la route de Rhât à In-Salah, je devais, m’enfonçant entre les massifs du Mouydir et du Hoggar, piquer au Sud-Ouest jusqu’à Shikh-Salah. Là, je remonterais au Nord, vers In-Salah, par la route du Soudan et d’Agadès. Soit à peine huit cents kilomètres de plus, sur un voyage total d’environ sept cents lieues, mais la certitude d’exercer une surveillance aussi complète que possible sur les routes suivies pour se rendre au Touat par nos ennemis, les Senoussis