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lire : Reise und Entdeckungen zwei französischer offiziere, Rittmeisters Morhange und Oberleutnant de Saint-Avit, im westlichen Sahara.

Au même instant, j’entendis la voix de mon camarade.

— Y a-t-il quelque chose d’intéressant dans ce numéro ?

— Non, — dis-je négligemment.

— Montre.

J’obéis. Que pouvais-je faire d’autre ?

Il me sembla qu’il avait pâli, en parcourant le sommaire. Et pourtant, ce fut sur le ton le plus naturel qu’il me dit :

— Tu me prêtes cela, n’est-ce pas ?

Et il sortit, en me jetant un regard de défi.


La journée passa, lentement. Je ne le revis que le soir. Il était gai, très gai, d’une gaieté qui me fit mal.

Quand nous eûmes fini de dîner, nous allâmes nous accouder à la balustrade de la terrasse. De là, on embrassait le désert, que l’obscurité rongeait déjà vers l’Est.

André rompit le silence.

— Ah ! à propos, je t’ai rendu ta revue. Tu avais raison, rien d’intéressant.

Il avait l’air de s’amuser énormément.

— Qu’as-tu ? Mais qu’as-tu donc ?

— Rien, — répondis-je, la gorge serrée.

— Rien ? Veux-tu que je te dise, moi, ce que tu as ?