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rassura momentanément. « À moins, toutefois, pensai-je, qu’il ne porte sur lui ses tubes et sa seringue de Pravaz. »

J’en étais encore à l’époque où je pouvais me figurer que les imaginations d’André avaient besoin de stimulants artificiels.

Une observation méticuleuse me détrompa. Rien de suspect, sous ce rapport. D’ailleurs, il ne buvait guère, fumait à peine.

Et pourtant, pas moyen de nier les progrès de cette inquiétante fièvre. De ces randonnées, il revenait toujours les yeux plus brillants ; il était plus pâle, plus expansif, plus irritable.

Un soir, il quitta le poste vers six heures, à la tombée de la grosse chaleur. Nous l’attendîmes toute la nuit. Mon anxiété était d’autant plus forte que, depuis quelque temps, les caravanes signalaient, dans les environs du poste, des bandes de rôdeurs.

À l’aube, il n’était toujours pas de retour. Il ne rentra que vers midi. Son chameau s’abattit plutôt qu’il ne s’agenouilla.

Son premier coup d’œil fut pour le détachement que j’avais commandé afin d’aller à sa rencontre, et qui, hommes et bêtes, était déjà rassemblé dans la cour, entre les bastions.

Il comprit qu’il avait à s’excuser. Mais il attendit que nous fussions tous deux seuls, pour le déjeuner.

— Je suis navré d’avoir pu vous causer de l’inquiétude. Mais les dunes sous la lune étaient