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été surpris cette nuit par la ronde aux environs du poste. Il ne se cachait d’ailleurs pas. Dès qu’il a été emmené d’ici, il a demandé à être conduit devant le commandant. Il était minuit, je n’ai pas voulu vous déranger.

— Qu’est-ce que c’est que cet indigène ?

— Un Targui, mon capitaine.

— Un Targui. Allez le chercher.

Châtelain s’effaça. Escorté par un de nos goumiers, l’homme était derrière lui.

Ils pénétrèrent sur la terrasse.

Haut de six pieds, le nouveau venu était en effet un Targui. Le jour naissant luisait sur ses cotonnades d’un bleu noir. On voyait étinceler ses grands yeux sombres.

Quand il fut en face de mon compagnon, je vis un tressaillement aussitôt réprimé secouer les deux hommes.

Ils se regardèrent un instant en silence.

Puis, d’une voix très calme, le Targui dit, en s’inclinant :

— La paix soit avec toi, lieutenant de Saint-Avit.

De la même voix calme, André lui répondit :

— La paix soit avec toi, Cegheïr-ben-Cheïkh.


FIN