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Je répétai encore :

« De douze pièces. »

Et je tombai dans une sorte de coma.

J’en fus tiré par la sensation d’un fer rouge sur mon front. J’ouvris les yeux. Tanit-Zerga était penchée sur moi. C’était sa main qui me brûlait ainsi.

— Lève-toi, — me dit-elle. — Partons.

— Partir, Tanit-Zerga ! Le désert est en feu, le soleil est au zénith. Il est midi.

— Partons, — répéta-t-elle.

Alors, je vis qu’elle délirait.

Elle était debout : son haïk avait glissé à terre. La petite Galé y dormait en rond.

Tête nue, sans souci de l’effroyable soleil, elle répétait :

— Partons.

Un peu de raison me revint.

— Couvre ta tête, Tanit-Zerga. Couvre ta tête.

— Partons, — répéta-t-elle, — partons. Gâo est là, tout près, je le sens. Je veux revoir Gâo.

Je l’obligeai à s’asseoir, à mon côté, dans l’ombre d’une roche. Je sentis que toute force l’avait abandonnée. L’immense pitié qui me prit me rendit mon bon sens.

— Gâo est là, tout près, n’est-ce pas ? — dit-elle.

Et ses yeux qui brillaient devinrent suppliants.