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— Écoute, — fit la petite fille.

D’abord, je n’entendis rien. Puis ce fut un bruit très léger, un frôlement sec, derrière nous.

— Arrête le chameau, — commanda Tanit-Zerga. — Ce n’est pas la peine de le faire agenouiller.

Au même instant, une mince forme grise bondissait sur le méhari. Il repartit de plus belle.

— Laisse-le, — dit Tanit-Zerga. — Galé a sauté.

En même temps, je sentis sous ma main une touffe de poils hérissés. À la trace, la mangouste nous avait suivis et rejoints. J’entendais maintenant son souffle de brave petite bête haletante qui, progressivement, s’apaisait.

— Je suis heureuse, — murmura Tanit-Zerga.


Cegheïr-ben-Cheïkh ne s’était pas trompé. Nous doublâmes le gour comme le soleil naissait. Je regardai en arrière : l’Atakor n’était plus qu’un chaos monstrueux au milieu des buées nocturnes que traquait le petit jour. Il n’était déjà plus possible de discerner, parmi les pics anonymes, celui où Antinéa continuait à ourdir ses trames passionnées.

Tu sais ce que c’est que le Tanezrouft, le « plateau par excellence », le pays abandonné, inhabitable, la contrée de la soif et de la faim. Nous étions en cet instant engagés dans la partie de ce désert que Duveyrier appelle Tasili du Sud, et qui figure sur la carte du ministère des Tra-