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pour jour, partant moi-même à la découverte, je trouvai, devant l’enceinte nord dont il cherchait vainement l’entrée, un misérable dépenaillé, à moitié mort de fatigue et de faim. C’était le lieutenant Ghiberti qui revenait. Il occupe dans la salle de marbre rouge la stalle numéro 39.

Le Targui eut un petit rire.

— Telle est l’histoire du lieutenant Ghiberti, que tu as voulu connaître… Mais en voilà assez. Remonte sur ton chameau.

J’obéis sans mot dire. Tanit-Zerga, en croupe, m’enserrait de ses petits bras.

Cegheïr-ben-Cheïkh tenait toujours la bride de l’animal.

— Un mot encore, — dit-il, en me désignant au coin, vers le Sud, une tache noire sur la ligne violette du ciel. Tu vois ce gour là-bas : c’est votre direction. Il est à trente kilomètres. Nous devez être à sa hauteur quand le soleil se lèvera. Alors, consulte ta carte. Le prochain point de repère est indiqué. Si tu ne t’écartes pas de la ligne, vous serez à l’oued Telemsi dans huit jours.

Le grand col du chameau se tendait vers le vent sombre qui venait du Sud.

Le Targui lâcha la bride de la bête avec un geste large :

— Allez, maintenant.

— Merci, — lui dis-je, en me retournant sur la selle, — merci, Cegheïr-ben-Cheïkh, et adieu.

J’entendis sa voix, déjà lointaine, qui répondait :

— Au revoir, lieutenant de Saint-Avit.