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par un inextricable fouillis de roches et de broussailles.

Soudain, un souffle brûlant vola autour de nos tempes. Une sombre lueur rougeâtre entra dans le couloir qui finissait. Le désert était là.

Cegheïr-ben-Cheïkh s’était arrêté.

— Descendez, — fit-il.

Une source chantait dans la roche, le Targui s’en approcha ; il emplit d’eau un gobelet de cuir.

— Buvez — dit-il, en nous le tendant successivement.

Nous obéîmes.

— Buvez encore, — ordonna-t-il, — C’est autant d’économisé sur le contenu des outres. Tâchez maintenant de n’avoir plus soif avant le coucher du soleil.

Il vérifiait les sangles du méhari.

— Tout va bien, — murmura-t-il. — Allons, dans deux heures, l’aube va naître : il faut que vous soyez hors de vue.

Une espèce d’émotion me saisit, en cette minute extrême ; je marchai vers le Targui, je lui pris la main.

— Cegheïr-ben-Cheïkh, — dis-je à voix basse, — ce que tu fais, pourquoi le fais-tu ?

Il recula, je vis luire ses profonds yeux sombres.

— Pourquoi ? — fit-il.

— Oui, pourquoi ?

— Le Prophète, — répondit-il gravement, — permet au juste de laisser, une fois dans son exis-