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— Et puis, vois : j’ai fait un gros nœud tous les dix pieds ; ils me permettront d’arrêter de temps en temps la descente, si j’ai besoin de reprendre force.

— Et toi ? — fis-je.

— Quand tu seras en bas, j’attacherai la corde à la colonne et je viendrai te retrouver. J’aurai les nœuds pour me reposer, si la corde scie trop mes mains. Mais n’aie crainte : je suis très agile. À Gâo, tout enfant, je grimpais dans des gommiers presque aussi hauts, pour dénicher les petits toucans. Il est plus facile de descendre.

— Mais quand nous serons en bas, comment sortirons-nous ? Tu connais donc les enceintes ?

— Personne ne connaît les enceintes, — dit-elle, — à part Cegheïr-ben-Cheïkh, et peut-être Antinéa.

— Alors ?

— Alors… il y a aussi les chameaux de Cegheïr-ben-Cheïkh, ceux qui lui servent dans ses voyages. J’en ai détaché un, le plus vigoureux, je l’ai conduit en bas, avec beaucoup d’herbe pour qu’il ne crie pas, et qu’il ait bien mangé quand nous partirons.

— Mais… — dis-je encore.

Elle frappa du pied.

— Mais quoi ?… Reste, si tu veux, si tu as peur : moi je partirai ; je veux revoir Gâo, les gommiers bleus, l’eau verte.

Je me sentis rougir.

— Je partirai, Tanit-Zerga, je préfère mourir