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d’occupation de Tunisie. Ce sont ceux qui portent dans la salle de marbre rouge les numéros 1, 2 et 3.

— Et Cegheïr-ben-Cheïkh s’est toujours acquitté avec succès de sa mission ?

— Cegheïr-ben-Cheïkh est bien dressé, et il connaît l’immense Sahara comme, moi, je connais ma petite chambre au sommet de la montagne. Au commencement, il a pu se tromper. C’est ainsi qu’à ses premiers voyages il a ramené le vieux Le Mesge et le marabout Spardek.

— Qu’a dit Antinéa en les voyant ?

— Antinéa ? Elle a tellement ri qu’elle leur a fait grâce. Cegheïr-ben-Cheïkh était vexé de la voir rire ainsi. Depuis, il ne s’est plus jamais trompé.

— Il ne s’est plus jamais trompé ?

— Non. À tous ceux qui sont venus ici, ramenés par lui, j’ai soigné les pieds et les mains. Tous étaient jeunes et beaux. Mais je dois dire que ton camarade, qu’on m’a conduit l’autre jour après toi, était peut-être le plus beau.

— Pourquoi, — demandai-je, détournant la conversation, — pourquoi, puisqu’elle leur faisait grâce, n’a-t-elle pas rendu leur liberté au pasteur et à M. Le Mesge ?

— Elle a trouvé à les employer, paraît-il, — fit la vieille. — Et puis, quiconque entre une fois ici n’en doit plus ressortir. Sinon les Français auraient tôt fait d’arriver, et, quand ils verraient la salle de marbre rouge, ils massacreraient tout le monde. D’ailleurs, tous ceux qui ont été con-