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qu’on sentait défavorable au capitaine de Saint-Avit.

« — J’étais à Bammako, à l’époque de la mission Morhange-Saint-Avit, — dit un capitaine. — L’opinion des officiers de là-bas diffère, hélas ! bien peu de celle qu’exprime le commandant. Mais je tiens à ajouter que tous reconnaissaient n’avoir que des soupçons. Et des soupçons, vraiment, sont insuffisants, quand on songe à l’atrocité de la chose.

« — Ils peuvent en tout cas suffire amplement, messieurs, — répliqua le colonel, — à motiver notre abstention. Il n’est pas question de porter un jugement ; mais s’asseoir à notre table n’est pas un droit. C’est une marque de fraternelle estime. Le tout est de savoir si vous jugez devoir l’accorder à M. de Saint-Avit.

« Ce disant, il regardait ses officiers, à tour de rôle. Successivement, ils firent de la tête un signe négatif.

« — Je vois que nous sommes d’accord, — reprit-il. — Maintenant notre tâche n’est malheureusement pas terminée. La Ville-de-Naples sera dans le port demain matin. La chaloupe qui va chercher les passagers part à huit heures du port. Il faut, messieurs, qu’un de vous se dévoue et se rende au paquebot. Le capitaine de Saint-Avit pourrait avoir l’idée de venir au cercle. Nous n’avons nullement l’intention de lui infliger l’affront qui consisterait à ne pas le recevoir, s’il s’y présentait, confiant dans la