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« Je regardai l’Empereur ; mon ahurissement était tel qu’il se mit à rire.

« — Écoute, — dit-il.

« — M. Duveyrier, — continua Mocquard, — a pu obtenir qu’une délégation de ces chefs vînt à Paris présenter ses respects à Sa Majesté. Des résultats très importants peuvent sortir de cette visite, et Son Excellence le ministre des Colonies ne désespère pas d’en obtenir la signature d’un traité de commerce réservant à nos nationaux des avantages particuliers. Ces chefs, au nombre de cinq, parmi lesquels le Cheikh Othman, amenokal ou sultan de la Confédération des Adzger, arrivent demain matin à la gare de Lyon. M. Duveyrier les y attendra. Mais l’Empereur a pensé qu’en outre…

« — J’ai pensé, — dit Napoléon III, comblé d’aise par mon air ébahi, — qu’il était correct qu’un des gentilshommes de ma chambre attendît à leur arrivée ces dignitaires musulmans. C’est pourquoi tu es ici, mon pauvre Bielowsky. Ne t’effraye pas, — ajouta-t-il en riant plus fort. — Tu auras avec toi M. Duveyrier. Tu n’es chargé que de la partie mondaine de la réception : accompagner ces imans au déjeuner que je leur offre demain aux Tuileries, puis, le soir, discrètement à cause de leur religion qui est très susceptible, arriver à leur donner une haute idée de la civilisation parisienne, sans rien exagérer : n’oublie pas qu’ils sont, au Sahara, de hauts dignitaires religieux. Là-dessus, j’ai confiance en ton