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CHAPITRE XIII


HISTOIRE DE L’HETMAN DE JITOMIR


Le comte Casimir en était arrivé à ce point où l’ivresse prend une sorte de gravité, de componction.

Il se recueillit une seconde, et commença ce récit dont je regrette de ne pouvoir reproduire qu’imparfaitement le savoureux archaïsme.


« — Lorsque les nouveaux muscats commenceront à rosir dans les jardins d’Antinéa, j’aurai soixante-huit ans. C’est une triste chose, mon cher enfant, d’avoir mangé son blé en herbe. Il n’est pas vrai que la vie est un perpétuel recommencement. Quelle amertume, quand on a connu les Tuileries en 1860, d’en être réduit au point où j’en suis !

« Un soir, bien peu avant la guerre (je me rappelle que Victor Noir vivait encore), des femmes charmantes dont je tairai les noms (je