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que je donne des explications sur ma conduite. Ton ami n’est pas si curieux. » Là-dessus, elle m’a congédié. Drôle de femme, en vérité. Je la crois un peu renanienne, mais avec plus d’habitude que le maître des choses de la volupté. »

— Messieurs, — dit tout à coup M. Le Mesge survenant, — que tardez-vous ? On vous attend pour le dîner.

Le petit professeur était ce soir particulièrement de bonne humeur. Il avait une rosette violette neuve.

— Alors ? — interrogea-t-il d’un petit air gaillard. — Vous l’avez vue ?

Ni Morhange, ni moi ne lui répondîmes.

Le révérend Spardek et l’hetman de Jitomir avaient déjà commencé de dîner quand nous arrivâmes. Le soleil à son déclin mettait sur les nattes crème des reflets framboise.

— Asseyez-vous, messieurs, — fit bruyamment M. Le Mesge. — Lieutenant de Saint-Avit, vous n’étiez pas des nôtres hier soir. Vous allez goûter pour la première fois de la cuisine de Koukou, notre cuisinier bambara. Vous m’en direz des nouvelles.

Un serviteur nègre déposa devant moi un superbe grondin, émergeant d’une sauce au piment rouge comme tomate.

J’ai déjà dit que je mourais de faim. Le mets était exquis. La sauce me donna aussitôt soif.

— Hoggar blanc, 1879, — me souffla l’hetman de Jitomir, en emplissant mon gobelet d’une