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semblables de grivèlerie et d’ingratitude. Ces messieurs usaient largement de la beauté de la dame et de ses richesses. Puis, un matin, ils disparaissaient. Bien heureuse encore si le quidam, ayant fait soigneusement le point, ne revenait pas avec des navires et des troupes d’occupation.

— Votre érudition me ravit, monsieur, — dit Morhange, — continuez.

— Vous faut-il des exemples ? Hélas, ils foisonnent. Songez à la façon cavalière dont se comportèrent Ulysse vis-à-vis de Calypso, Diomède à l’égard de Callirhoé. Que dire de Thésée avec Ariane ? Jason fut avec Médée d’une légèreté inconcevable. Les Romains ont continué la tradition, avec plus de brutalité encore. Énée, qui a tant de traits communs avec le Révérend Spardek, a traité Didon de la façon la plus indigne. César fut pour la divine Cléopâtre un goujat lauré. Tite, enfin, cet hypocrite de Tite, après avoir vécu une année entière en Idumée à ses crochets, n’a emmené à Rome la plaintive Bérénice que pour mieux la bafouer. Il était temps que les fils de Japhet payassent aux filles de Sem ce formidable arriéré d’injures.

« Une femme s’est rencontrée pour rétablir au profit de son sexe la grande loi hégelienne des oscillations. Séparée du monde aryen par la formidable précaution de Neptune, elle évoque vers elle les hommes les plus jeunes et les plus vaillants. Son corps est condescendant, si son âme est inexorable. De ces jeunes audacieux, elle prend