Page:Benoit L Atlantide.djvu/156

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mais leur alanguissement, combiné avec la fraîcheur et le bruit de l’eau, bannissait de l’âme tout désir autre que celui de demeurer là, toujours.

M. Le Mesge nous avait fait asseoir au centre de la salle, sur les fauteuils cyclopéens. Lui-même prit place entre nous.

— Dans quelques instants, — dit-il, vos yeux se seront accoutumés à l’obscurité.

Je remarquai que, comme dans un temple, il parlait bas.

Peu à peu, nos yeux se firent en effet à cette lumière rouge. Il n’y avait guère que la partie inférieure de l’énorme salle qui fût éclairée.

Toute la voûte était noyée dans l’ombre, et l’on n’en pouvait dire la hauteur. Vaguement, au-dessus de nos têtes, j’apercevais un grand lustre dont l’or était léché, comme tout le reste, par de sombres lueurs rouges. Mais rien ne permettait d’évaluer la longueur de la chaîne qui le suspendait au plafond obscur.

Le pavé de marbre était d’un grain si poli que les grandes torchères s’y reflétaient.

Cette salle, je le répète, était ronde, cercle parfait dont la fontaine à laquelle nous tournions le dos était le centre.

Nous faisions donc face aux parois arrondies. Bientôt, nos regards ne purent s’en détacher. Voici ce qui rendait ces parois remarquables : elles se divisaient en une série de niches sombres, dont la ligne noire était coupée, devant nous, par la porte qui venait de s’ouvrir pour nous livrer