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visage. Il régnait une véritable température de cave dans la nouvelle salle où nous venions de pénétrer.

L’obscurité me permit d’abord assez mal d’apprécier ses proportions. L’éclairage, volontairement restreint, consistait en douze énormes lampes de cuivre, formant colonnes, posées à même le sol, brillantes de larges flammes rouges. Quand nous entrâmes, le vent du corridor fit osciller ces flammes qui agitèrent, une minute, autour de nous, nos ombres agrandies et étrangement déformées. Puis, le souffle se tassa, et les flammes redevenues rigides dardèrent de nouveau parmi les ténèbres leurs immobiles becs rouges.

Ces douze lampadaires géants (chacun avait environ trois mètres de hauteur) étaient disposés en une sorte de couronne, dont le diamètre avait pour le moins cinquante pieds. Au milieu de cette couronne, un tas sombre m’apparut, tout strié de tremblants reflets rouges. En m’approchant, je discernai une source jaillissante. C’était cette eau fraîche qui entretenait la température dont j’ai parlé.

D’immenses sièges naturels étaient taillés à même le rocher central, d’où s’épandait la murmurante et ténébreuse fontaine. Ils étaient matelassés par de soyeux coussins. Douze brûle-parfums, à l’intérieur de la couronne de flambeaux rouges, dessinaient une seconde couronne, d’un diamètre moitié moins long. On ne voyait pas, dans l’obscurité, monter leur fumée vers la voûte,