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l’ombre et faisaient un doux contraste avec l’air froid des pics neigeux.

De temps à autre, un Targui blanc, fantôme muet et impassible, nous croisait, et nous entendions décroître, derrière nous, le claquement de ses babouches.

Devant une lourde porte bardée du même métal pâle que j’avais remarqué aux murs de la bibliothèque, M. Le Mesge s’arrêta, et, ayant ouvert, s’effaça pour nous laisser entrer.

Bien que la salle à manger où nous venions de pénétrer n’eût que peu d’analogie avec les salles à manger européennes, j’en connais beaucoup qui pourraient lui envier son confortable. Comme la bibliothèque, une grande baie l’éclairait. Mais je me rendis compte qu’elle était exposée vers l’extérieur, tandis que la bibliothèque avait vue sur le jardin situé à l’intérieur de la couronne montagneuse.

Pas de table centrale, ni ces meubles barbares qu’on appelle des chaises. Mais une infinité de crédences en bois doré, comme vénitiennes, des tapis en masse, aux couleurs lointaines et assourdies, des coussins, touareg ou tunisiens. Au milieu, une immense natte où était disposée, dans des paniers de fine vannerie, parmi des buires d’argent et des bassins de cuivre emplis d’eau odorante, une collation dont la vue seule nous prodigua un réconfort enfantin.

M. Le Mesge, s’avançant, nous présenta aux deux personnages qui avaient déjà pris place sur la natte.