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meaux, à l’entrave, cherchaient une problématique nourriture.

À notre vue, les hommes se resserrèrent, inquiets sur la défensive.

Eg-Anteouen, se retournant vers nous, dit :

— Touareg Eggali.

Et il se dirigea vers eux.

C’étaient de beaux hommes, ces Eggali. Les plus grands Touareg que j’eusse jamais rencontrés. Avec un empressement inattendu, ils s’étaient écartés du puits, nous en abandonnant l’usage. Eg-Anteouen leur adressa quelques paroles. Ils nous regardèrent, Morhange et moi, avec une curiosité voisine de la peur, en tout cas avec respect.

Étonné d’une telle discrétion, je me vis refuser par leur chef les menus cadeaux que j’avais retirés des fontes de ma selle. Il avait l’air de redouter jusqu’à mon regard.

Quand ils furent partis, j’exprimai à Eg-Anteouen la stupéfaction où me plongeait une réserve à laquelle mes rapports antérieurs avec les populations sahariennes ne m’avaient guère habitué.

— Ils t’ont parlé avec respect, avec crainte même, — lui dis-je. — Et pourtant, la tribu des Eggali est noble. Et celle des Kel-Tahat, à laquelle tu m’as dit appartenir, est une tribu serve.

Un sourire passa dans les sombres yeux d’Eg-Anteouen.

— C’est vrai, — dit-il.

— Alors ?