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Ton cœur et ton esprit, et vois ce que je vois.

Ton siècle est grand, ton siècle est fort, et qui le nie,
Ou bien est un aveugle, ou bien le calomnie ;
Mais s’il court à l’abîme au lieu de remonter,
Sache être de ton siècle en osant l’affronter,
Et, sans peur des partis, à leur ivresse folle,
Fais entendre et sonner une mâle parole !
Quand le Forum se livre à leurs chocs hasardeux,
L’homme juste les brave et plane au-dessus d’eux,
Va ! dis à ces Français que le passé divise :
Honte, opprobre éternel, à quiconque s’avise,
Pour faire un jour ou deux sonner sa vanité,
De semer la discorde à travers la cité,
Quand la Patrie en deuil est là, dans sa devise,
Montrant d’un doigt sanglant ce mot : Fraternité !

Est-il bien à propos, pour des questions mortes,
Sous l’œil de l’ennemi, de desserrer vos rangs ?
Attendez qu’Annibal ne soit plus à vos portes,
Et vous pourrez après vider vos différends !

D’ailleurs, l’avenir presse et veut des soins plus graves,
Au peuple élucidez ce qu’il a mal compris ;