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Vous en faut-il encor de ces atrocités ?
Dont l’ouragan de feu désola vos cités ?…
Alors, continuez votre triste Évangile !
Prêchez : « L’homme n’est rien qu’une pensante argile,
« Un produit du hasard, dont l’unique souci
« Doit être de se faire un sort plus adouci ;
« Le reste : âme immortelle, existence future,
« Justice, châtiment, récompense, ― imposture !
« Ô peuple ! n’en crois rien ; d’un cœur impétueux
« Embrasse le réel, lui seul est fructueux ;
« D’un arbre chimérique il n’est nul fruit qui tombe,
« Et tout finit pour l’homme en entrant dans la tombe. »
Puis après, dites-lui : « Peuple, sois vertueux ! »
Dérision ! En vain le pouvoir légifère ;
Quand on ne croit à rien, on est prêt à tout faire.
Ô moraliste athée ! à qui donc parles-tu ?
Dupe ou fripon, victime ou bourreau, flèche ou cible,
Nulle autre alternative à l’homme n’est possible.
Ô science stupide ! ― Ah ! vous semez les vents,
Mais vous ne voulez point des tempêtes, savants !
Une foule incrédule a d’étranges audaces ;
Prenez garde ! souvent du plus profond des masses,