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Vous avez la vraie énergie, celle qui sait sourire. Votre poème sur les Chansons des Rues et des Bois est d’une grâce gaie et vive, et ce livre est admirablement compris par vous. Vous sentez qu’il est d’un bout à l’autre un hymne d’égalité. Les Bois comme les Rues sont pleins de la promiscuité sublime qui est la vie ; la fraternité des arbres couvre une démocratie tout comme la fraternité des toits. La nature est la grande République. Quelques républicains, à ce qu’il paraît, n’ont pas compris les Chansons des Rues et des Bois. La vieille école classique aristocratique engourdit encore sous sa routine beaucoup d’esprits, même parmi ceux qui se croient démocrates.

Je n’en sens que plus vivement la ferme et vaillante initiative d’une âme comme la vôtre, et, dans mon applaudissement à votre noble poésie, c’est un remerciement que je vous envoie.

Votre ami,
Victor Hugo.


À l’Auteur des Chansons des Rues et des Bois.