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Les Dieux s’en vont, race malade.
Sur tous ces immortels défunts
Elle achève son escalade
Dans les rayons, dans les parfums.

De joie et d’amour couronnée,
Malgré tyrans, vautours, corbeaux,
Elle va montant vers l’hyménée
Dont les astres sont les flambeaux.

C’est la croisade universelle :
De chaque fleur sort un aveu ;
Dans l’ombre où la clarté ruisselle
Tous les nids chantent : Dieu le veut !

Puisque la nature est faite,
Je daigne, modeste embryon,
Demander ma place à sa fête
Et je bois à l’amphytrion.