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Il s’en passe, comme Aphrodite.
Elle y perdrait tout son latin,
Cette nature tant maudite
Que Dieu bénit chaque matin,

Et qui, malgré tout virginale,
Toujours s’obstine à refleurir,
Dans l’impénitence finale
De ne jamais vouloir mourir.

Sa beauté, qui toujours surnage,
Rit du déluge et du destin ;
Le noir tocsin du moyen-âge
Devient son urne de festin.

Au Titan qui demande à boire,
À Prométhée, au fier proscrit,
Elle élève ce grand ciboire
Tout plein du sang de Jésus-Christ.