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LA VOCATION DE SAINT APHRODISE

qui avait soif, à celui qui était nu des vêtements, ma bouche et mes mains sont pures. »

— En vérité, pensaient les Hôtes célestes, il est digne d’être à LUI !

Et il le fut…

Un soir le prêtre rentra à la maison des sycomores livide, méconnaissable. Une révélation terrible semblait l’avoir livré à l’épouvante, à la honte, à un incommensurable désespoir ; ses pas incertains avançaient sans but, ses yeux fuyaient le jour, et dans cet anéantissement de tout son être, il semblait atteint aux sources de la vie !

En chancelant, il avançait vers sa demeure et allait s’y enfermer avec sa farouche douleur, lorsqu’au seuil il rencontra le regard si grave, si compatissant de Joseph, et dans sa détresse infinie, avec des sanglots, il lui dit tout…

Dans la journée, alors qu’il accomplissait les rites dans le temple, une femme en pleurs était venue, portant dans ses bras un enfant malade, pour demander au dieu un oracle, un mot d’espoir. À ce moment, son service l’avait appelé dans la