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LA VOCATION DE SAINT APHRODISE

et ne rentrait dans la maison des sycomores, que pour y prendre un repas toujours frugal. Au soir seulement, les heures calmes des crépuscules magnifiques le réunissait à ses hôtes, dans le jardin. Le prêtre aux discours doctes et élevés, développait les mythes de sa théologie par laquelle les principes vitaux, comme une chaîne sans fin, se mouvaient du soleil à la terre ; il disait comment l’âme, parcelle de l’universelle vie, descendait ici-bas pour animer un être, et comment cette existence venant à se dissoudre, elle remontait vers le principe mystérieux de toute chose : l’astre créateur.

D’un mot les étrangers auraient pu confondre ces fictions idéales, mais les Persécutés d’Hérode avaient un sceau sur leurs lèvres, et Marie gardait tout dans son cœur. Elle se contentait de parler à son tour des merveilles opérées par le Dieu de Jacob sur la terre d’Égypte : Joseph et sa vie symbolique, Moïse sauvé des flots du Nil par la fille des rois, les souffrances des Hébreux, les dix fléaux dévastateurs, l’exode d’Israël, le pro-