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L’ÉCHÉANCE DU CURÉ MARTIN

bon, refuse — pour ne pas exposer la vie de ses fidèles, — l’intervention qui eût peut-être sauvé la tête de cette victime expiatoire des fautes de sa race et de son peuple.

La Révolution n’allait pas être seulement une réaction contre un régime politique, elle s’érigeait ennemie déclarée de la religion : le 12 juillet, l’Assemblée votait la Constitution civile du clergé, intrusion sacrilège de l’autorité civile dans le domaine ecclésiastique.

Monsieur Martin protesta avec une particulière énergie ; l’on dit qu’à l’issue d’une séance orageuse, sa vie fut en danger : entouré et menacé par la populace qui se pressait aux portes, il ne dut son salut, qu’au dévouement de quelques femmes du peuple.

L’on connaît la réponse de l’Église de France à la Constitution ! Mais les réfractaires allaient la signer de leur sang : Monsieur Martin fut du nombre de ces prêtres qui, entre le 11 et le 30 août, furent jetés dans la prison des Carmes.

La prison des Carmes ! Les massacres de sep-