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L’ÉCHÉANCE DU CURÉ MARTIN

faible part de l’importance et de la notoriété qui rejaillit sur ceux qui en sont aujourd’hui honorés : l’Abbé, seigneur temporel dans son bourg, y exerçait la justice civile et criminelle ; riche de fiefs nombreux, entouré de treize chanoines, il ne laissait au curé qu’une infime autorité. Ce dernier n’avait dans l’église abbatiale, que la jouissance de la nef de droite, que termine de nos jours la chapelle du Sacré-Cœur.

Dans ce rôle modeste, Monsieur Martin ne laissa pas de faire le bien : son ministère charitable s’exerça jusqu’à la veille de la Révolution, pendant ces années « si douces » selon Talleyrand, mais où les idées nouvelles allaient leur train, soufflées par les admirateurs du grand Frédéric et de la grande Catherine !

Le 24 février 1789, Louis XVI avait décidé la union de ces États Généraux, qui, dans sa pensée, devaient sauver la France. Le 16 mars suivant, les trois Ordres de la Sénéchaussée de Béziers, se réunissaient, pour l’élection des députés, dans l’église des Pénitents bleus : avec l’évêque