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LE PAIN DE CARITACHS

Là-bas, au bord de l’Orb, elle connaissait un rivage incliné d’où l’on pourrait descendre doucement vers le chemin de l’oubli :

— Je viens, dit-elle.

Le cortège continuait sa marche, Mariette agonisait, de temps à autre une menace, un lazzi, lui rappelait le déshonneur de son père, les Treilleurs la regardaient avec tristesse ! Elle était attachée comme une martyre par ces anneaux de fleurs…

Le défilé passait maintenant dans le bourg Saint-Aphrodise, devant le couvent des Minorettes ou de Sainte-Claire, le plus ancien de la ville, le plus aimé des Biterrois, doté par les rois, visité par les reines !…

À ce moment les cloches des paroisses sonnèrent à toute volée. C’était le cortège de l’évêque et du Chapitre de Saint-Nazaire, qui sortait de la cathédrale pour se rendre, selon l’usage, aux Pénitents Bleus, et y bénir, avant qu’il fût distribué, le monceau des pains des pauvres.

Au son des cloches, Mariette ouvrit les yeux ;