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LE PAIN DE CARITACHS

Arrivé sur la place de l’Hôtel-de-Ville, le défilé s’arrêta. Sur un théâtre élevé en plein air, la jeunesse représenta « quelques gentillesses historiées et fort récréatives », satires auxquelles la langue d’oc prêtait sa verve et sa saveur ; peut-être cette pastorale de Célidor et Florimonde, que l’on y vit en 1629, écrite heureusement dans notre idiome roman lequel - comme le latin — a des licences insoupçonnées !…

Le spectacle terminé, le cortège se reforma pour remonter la rue Française ou rue droite, et se rendre dans la chapelle des Pénitents Bleus où les prévots allaient déposer devant le maître-autel, les pains de l’offrande.

Jusque-là le programme s’était développé selon les formes traditionnelles, et se serait déroulé dans un ordre parfait sans l’événement inattendu qui allait se produire :

Au moment où le cortège s’engageait dans la rue française et que les drapeaux s’abaissaient, selon la coutume, devant la statue de Pépézuc, une rafale de vent brûlant s’engouffra dans la rue