Page:Bellaud-Dessalles - Légendes du vieux Béziers, 1923.pdf/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
101
LE PAIN DE CARITACHS

neur, ainsi qu’au cap de Jouven de conduire les théories gracieuses : avec sa robe blanche et légère, son chapeau de paille garni de rubans bleus, l’on n’en vit jamais de plus jolie… c’était l’avis de Jean qui la regardait passer avec ses bons yeux humides… derrière eux, et à leur signal, les files de danseurs entrecroisaient leurs cerceaux, se mêlaient en des dessins charmants, tandis que le hautbois, soutenu par une flûte aigrelette, jouait l’air traditionnel.

Puis passait la maréchaussée, précédant la Maison consulaire, et entourant les Capitaines de Ville, la bannière de la commune et le Précon. Enfin les consuls à cheval, revêtus de leurs robes écarlates ; et, fermant la marche, le favori de la population, le palladium de la cité : le chameau de Saint-Aphrodise !

À l’apparition des consuls, disent nos vieilles chroniques, la bataille de dragées s’engageait avec frénésie, les élégants lançaient aux dames des oranges confites fourrées de bonbons, le menu peuple se contentait de dragées de pacotille.